mercredi 22 février 2017

Semaine 2 : petits fruits et fruitiers

Pas de yaourt aux fruits mais une semaine majoritairement consacrée à l'acheminement puis à la plantation d'une bonne partie des petits fruits (groseilliers, groseilliers à maquereau, cassissier, casseilliers - ces derniers étant des hybrides entre cassissiers et groseilliers à maquereau) ainsi que de trois arbres fruitiers : pruniers de Plogonnec et du Cap Sizun, cerisier Babu de Plouégat. Ces arbres et arbustes proviennent de pépinières bio des environs.


 Les arbres et arbustes sont entourés par des protections (vis-à-vis des chevreuils voire des lapins/lièvres), qui les cachent mais qui paradoxalement permettent également de les distinguer, leur petite taille les rendant difficilement visibles.

Qui saurait distinguer le cerisier du prunier, ou bien les groseilliers à maquereau des casseilliers ?
 

 Une photo qui montre qu'il y a vraiment quelque chose sous les protections. Au premier plan, un cassissier. Les arbustes ont été rabattus après plantation, pour avoir des repousses vigoureuses depuis la base. Les rameaux récupérés font l'objet d'essais de bouturage, en pleine terre (comme ici au deuxième plan, si si) ou en pépinière. 


Essais de bouturage des rameaux de petits fruits dans la pépinière.
 
 
Parallèlement, la préparation des planches de culture se poursuit sous le soleil des Monts d'Arrée :






vendredi 17 février 2017

Semaine 1 : premiers tracés

Cette première semaine est consacrée à trois types d'actions :
- la préparation de plantes encore présentes sur la parcelle mais destinées à être déplacées dans d'autres lieux de l'arboretum ;
- le début de mise en place de la structure du jardin : premières délimitation des allées et préparation des planches de culture
- la préparation et la réalisation des premiers paillages.
Ces trois mouvements sont menés de front : les plantes à déplacer étant situées à l'ouest de la parcelle, les premiers tracés sont réalisés à l'extrémité est et rejoindront les parties dégagées au fur et à mesure. Ils accueillent les premiers paillages.

Découpe des miscanthus (grandes graminées) destinés à être déplacés ; les cannes sont récupérées pour être ultérieurement broyées et utilisées en paillage. Les miscanthus situés derrière la cloture du bassin sont conservés comme écran végétal (et future réserve de paillage). Entre les miscanthus, des pieds de Gunnera manicata sont nettoyés, préalable à un futur déplacement. A droite de l'image, une motte d'azalée est détourée dans le même but. 

Les tracés sont réalisés à l'aide de cordeaux. La terre des futures planches de culture est décompactée avec une grelinette. 


Après un décompactage à la grelinette et avant la mise en place du paillage, des essais sont réalisés : une portion de chaque planche est désherbée à la griffe, une autre est désherbée à la main, une troisième est tondue et une dernière est laissée dans son état d'origine.  
La photographie permet de voir la quantité de matière enlevée pour chacune des quatre portions (tas sur le côté) : une quantité importante en haut de l'image (désherbage à la griffe) et une quantité nulle en bas. Dans l'idéal, les paillages auraient été réalisés à l'automne, sans désherbage. Mais nous sommes déjà à la fin de l'hiver, d'où le choix de réaliser ces essais. 
Les opérations de décompactage et de désherbage/tonte permettent d'identifier les plantes présentes sur place. Celles-ci nous renseignent sur l'état du sol : les orties, assez nombreuses, indiquent un sol riche en azote, les rumex peuvent présager d'une compaction, etc.

Les planches de culture sont ensuite recouvertes par des paillages mobilisant les ressources disponibles sur place : feuilles mortes ramassées dans les allées de l'arboretum, paille ayant servi pour des jeux d'enfants (piscine sèche en paille), fougères débroussaillées l'été dernier... 

mercredi 15 février 2017

Naissance d'un projet

Si les graines germent le plus souvent au printemps, cette idée a émergé au cours de l'hiver, à la croisée de deux visions.

La première tient au fait que la production alimentaire a toute sa place dans un parc botanique : elle occupe un rôle central dans l'histoire des jardins en général et dans l'histoire de l'arboretum en particulier, puisque celui-ci a été créé sur des terres agricoles dont la structure bocagère est encore perceptible.
Et si une partie des 22 hectares du parc permettait aussi d'aborder la question alimentaire ?

La deuxième s'inscrit dans le mouvement de redécouverte des vertus de l'agroforesterie, terme désignant des pratiques agricoles qui intègrent l’arbre dans un environnement de production, et s’inspirent, en termes agronomiques, du modèle de la forêt (couverture permanente du sol alimentant la vie des micro-organismes et générant de la fertilité ; pas de labour ni de travail du sol ; etc.).
Et si l'arboretum devenait un lieu de réflexion sur la place de l'arbre dans le paysage, la fertilité du sol, les pratiques agricoles ?


Une parcelle-test est repérée : d'une superficie de 300 m2, formant un rectangle allongé exposé au sud-est, elle était auparavant occupée par un ensemble d'arbustes qui, malades, ont été abattus. Situé à l'extrémité Est du terrain, un arbousier préfigure sa nouvelle vocation !

Etat initial - décembre 2016. A droite de l'image, un arbousier.


Recherchant l'optimisation maximale de l'ensoleillement, la structure spatiale du potager mélange trois strates.
La première est composée d'arbres fruitiers pas encore présents au sein de l'arboretum (qui compte de nombreux pommiers, poiriers, noyers et châtaigniers) et issus de variétés locales : pruniers de Plogonnec et du Cap Sizun, cerisier Babu de Plouégat-Moysan. Ces arbres sélectionnés dans des pépinières des environs sont implantés en limite nord de la parcelle, pour limiter l'ombre sur les autres strates. 
La deuxième est formée d'arbustes à petits fruits (cassissiers, groseilliers, etc.) implantés en limite nord ainsi que sous la forme de bandes intercalées entre les cultures et positionnées perpendiculairement aux vents dominants.
La troisième est constituée des planches de culture.



Ces principes se basent sur l'orientation du soleil et des vents dominants et se déclinent dans le détail au fur et à mesure de la découverte du lieu (prise en compte des parcours de l'arboretum, des contraintes de gestion, etc.). Le plan présenté ci-dessus n'est qu'un instantané d'une réflexion ayant déjà évolué depuis plusieurs semaines et qui connaitra de nouveaux changements au cours des suivantes !