mercredi 15 février 2017

Naissance d'un projet

Si les graines germent le plus souvent au printemps, cette idée a émergé au cours de l'hiver, à la croisée de deux visions.

La première tient au fait que la production alimentaire a toute sa place dans un parc botanique : elle occupe un rôle central dans l'histoire des jardins en général et dans l'histoire de l'arboretum en particulier, puisque celui-ci a été créé sur des terres agricoles dont la structure bocagère est encore perceptible.
Et si une partie des 22 hectares du parc permettait aussi d'aborder la question alimentaire ?

La deuxième s'inscrit dans le mouvement de redécouverte des vertus de l'agroforesterie, terme désignant des pratiques agricoles qui intègrent l’arbre dans un environnement de production, et s’inspirent, en termes agronomiques, du modèle de la forêt (couverture permanente du sol alimentant la vie des micro-organismes et générant de la fertilité ; pas de labour ni de travail du sol ; etc.).
Et si l'arboretum devenait un lieu de réflexion sur la place de l'arbre dans le paysage, la fertilité du sol, les pratiques agricoles ?


Une parcelle-test est repérée : d'une superficie de 300 m2, formant un rectangle allongé exposé au sud-est, elle était auparavant occupée par un ensemble d'arbustes qui, malades, ont été abattus. Situé à l'extrémité Est du terrain, un arbousier préfigure sa nouvelle vocation !

Etat initial - décembre 2016. A droite de l'image, un arbousier.


Recherchant l'optimisation maximale de l'ensoleillement, la structure spatiale du potager mélange trois strates.
La première est composée d'arbres fruitiers pas encore présents au sein de l'arboretum (qui compte de nombreux pommiers, poiriers, noyers et châtaigniers) et issus de variétés locales : pruniers de Plogonnec et du Cap Sizun, cerisier Babu de Plouégat-Moysan. Ces arbres sélectionnés dans des pépinières des environs sont implantés en limite nord de la parcelle, pour limiter l'ombre sur les autres strates. 
La deuxième est formée d'arbustes à petits fruits (cassissiers, groseilliers, etc.) implantés en limite nord ainsi que sous la forme de bandes intercalées entre les cultures et positionnées perpendiculairement aux vents dominants.
La troisième est constituée des planches de culture.



Ces principes se basent sur l'orientation du soleil et des vents dominants et se déclinent dans le détail au fur et à mesure de la découverte du lieu (prise en compte des parcours de l'arboretum, des contraintes de gestion, etc.). Le plan présenté ci-dessus n'est qu'un instantané d'une réflexion ayant déjà évolué depuis plusieurs semaines et qui connaitra de nouveaux changements au cours des suivantes !