mardi 11 avril 2017

Semaine 6 : Nom de Zeus !

Cette semaine aura été marquée par le passage de la tempête Zeus qui a couché ou déraciné une vingtaine d'arbres, dont plusieurs Eucalyptus dans la partie du parc consacrée aux plantes d'Océanie. Le début de la semaine a donc été consacré au dégagement de certains arbres.

Débitage des branches puis des troncs d'Eucalyptus

Un petit arbre (Pseudopanax) a miraculeusement survécu à la chute d'un grand Eucalyptus !

Dans sa chute, cet autre Eucalyptus a entrainé une partie du sol. Après un découpage progressif des branches et du tronc, le poids de l'arbre n'est plus suffisant pour compenser celui de la motte de terre. Par un mouvement de balancier, la souche est finalement retournée dans son trou !


Par chance, le potager a été épargné par la tempête, à l'exception d'une clôture qui s'est couchée sans générer de dégâts. Le reste de la semaine est consacré à des plantations, semis et paillages en tous genres. 
Un trou est réalisé pour la plantation d'un deuxième cerisier permettant de polliniser le premier cerisier planté le mois dernier (dans le but d'avoir des fruits ; les variétés locales n'étant pas autofertiles, elles nécessitent ce qu'on appelle une pollinisation croisée). Tout comme le premier, il s'agit d'une variété locale : un bigarreau de Plouégat. Il prend place à l'extrémité ouest du potager, dans un espace historiquement utilisé pour du stockage et où le sol 'naturel' avait été recouvert par une couche de 10 à 15 cm de cailloux et graviers compactés. La réalisation du trou de plantation de l'arbre a donc été laborieuse et un apport de compost a été nécessaire.


 Non loin de là, les graviers et cailloux dégagés pour réaliser le trou du cerisier sont réutilisés pour constituer une pente où prennent place des plantes aromatiques appréciant un sol drainant, c'est-à-dire où l'humidité ne stagne pas : sauge, thym, camomille, etc. 
 
  Premiers semis au potager : des fèves sont semées en pleine terre, sous le paillage soulevé pour l'occasion...


 ... une partie des fèves est également semée en pépinière, de manière à comparer leur développement et à obtenir de jeunes plantules qui pourront plus facilement s'installer aux endroits qui n'ont pas été désherbés.

Des topinambours sont également mis en terre le long de la clôture, derrière les arbres fruitiers et les petits fruits. Ils formeront un écran (2 m de hauteur) avec la prairie située de l'autre côté.

En fin de semaine, de la drêche (déchets du brassage de l'orge) est épandue comme paillage sur une planche de culture. Elle a été récupérée dans une brasserie située à proximité. 

D'autres plantations et semis sont réalisés : ici une rhubarbe plantée sous l'arbousier.

jeudi 30 mars 2017

Semaine 5 : le calme avant la tempête

Au programme de la semaine : pluie et puis... pas grand chose : avancement sur des bricoles pendant 2 jours (apports de terre, essais de semis, etc.) et activités extra-potager le reste de la semaine.
Le calme avant la tempête...

mercredi 29 mars 2017

Semaine 4 : à l'ouest, des framboisiers

Cette semaine marque un tournant : la partie ouest du potager est 'libérée' de ses derniers pieds de miscanthus et peut donc elle aussi être aménagée ! La semaine est donc consacrée au nettoyage des parties dégagées la semaine dernière, à la mise en place des tracés et à la plantation de framboisiers arrivés en cours de semaine (merci à mon frère !).

Les continuités entre les deux parties du potager s'esquissent : vue depuis l'ouest vers l'est, avec l'arbousier en ligne de mire. A gauche, les parties de sol sans herbe (grandes tâches noires) correspondent aux plantes enlevées la semaine dernière (déplacement finalisé au début de cette semaine)

 Nettoyage et décompactage du sol malmené par le passage des engins, apport de terre quand il en manque, tracés des chemins et des planches de culture : le travail ne manque pas !

A l'emplacement des plantes enlevées la semaine dernière, deux rangs de framboisiers sont plantés et paillés dans la foulée.


Un autre rang de framboisiers est également planté à l'ouest du potager, perpendiculairement aux vents dominants, de manière à former à terme un écran générant un micro-climat pour les planches de culture situées de l'autre côté (quand les framboisiers auront des feuilles !)


mardi 14 mars 2017

Semaine 3 : pannes et pelles


Une semaine marquée par les pannes : celle de mon appareil photo, d'abord, qui a retardé la mise à jour du blog. Celle de la "mini-pelle" (un mini tractopelle), ensuite, qui a retardé l'avancée des chantiers.


La mini-pelle est utilisée pour déplacer des plantes à fort développement encore présentes sur le terrain du futur potager. Ces plantes sont replantées dans des endroits plus appropriés par rapport à leur positionnement actuel. L'utilisation de la mini-pelle est liée à la taille des sujets à déplacer : le déplacement de la moitié d'un de ces sujets a demandé le travail de deux personnes pendant une journée entière, et on en compte une quinzaine !

Déplacement des Gunnera manicata, espèce qui se plait davantage dans les endroits humides. 
Elles sont donc déplacées au bord du bassin présent dans le parc.


Voici un aperçu de ce à quoi ressemble une Gunnera l'été (elle perd ses feuilles en hiver, ce qui la rend presque invisible).
Elle est surnommée 'rhubarbe géante'.

Les miscanthus géants sont également déplacés...

... et prendront place dans cette tranchée pour former une haie.

Les passages d'engins génèrent un tassement important du sol.
Espérons que le jeu en vaille la chandelle !

mercredi 22 février 2017

Semaine 2 : petits fruits et fruitiers

Pas de yaourt aux fruits mais une semaine majoritairement consacrée à l'acheminement puis à la plantation d'une bonne partie des petits fruits (groseilliers, groseilliers à maquereau, cassissier, casseilliers - ces derniers étant des hybrides entre cassissiers et groseilliers à maquereau) ainsi que de trois arbres fruitiers : pruniers de Plogonnec et du Cap Sizun, cerisier Babu de Plouégat. Ces arbres et arbustes proviennent de pépinières bio des environs.


 Les arbres et arbustes sont entourés par des protections (vis-à-vis des chevreuils voire des lapins/lièvres), qui les cachent mais qui paradoxalement permettent également de les distinguer, leur petite taille les rendant difficilement visibles.

Qui saurait distinguer le cerisier du prunier, ou bien les groseilliers à maquereau des casseilliers ?
 

 Une photo qui montre qu'il y a vraiment quelque chose sous les protections. Au premier plan, un cassissier. Les arbustes ont été rabattus après plantation, pour avoir des repousses vigoureuses depuis la base. Les rameaux récupérés font l'objet d'essais de bouturage, en pleine terre (comme ici au deuxième plan, si si) ou en pépinière. 


Essais de bouturage des rameaux de petits fruits dans la pépinière.
 
 
Parallèlement, la préparation des planches de culture se poursuit sous le soleil des Monts d'Arrée :






vendredi 17 février 2017

Semaine 1 : premiers tracés

Cette première semaine est consacrée à trois types d'actions :
- la préparation de plantes encore présentes sur la parcelle mais destinées à être déplacées dans d'autres lieux de l'arboretum ;
- le début de mise en place de la structure du jardin : premières délimitation des allées et préparation des planches de culture
- la préparation et la réalisation des premiers paillages.
Ces trois mouvements sont menés de front : les plantes à déplacer étant situées à l'ouest de la parcelle, les premiers tracés sont réalisés à l'extrémité est et rejoindront les parties dégagées au fur et à mesure. Ils accueillent les premiers paillages.

Découpe des miscanthus (grandes graminées) destinés à être déplacés ; les cannes sont récupérées pour être ultérieurement broyées et utilisées en paillage. Les miscanthus situés derrière la cloture du bassin sont conservés comme écran végétal (et future réserve de paillage). Entre les miscanthus, des pieds de Gunnera manicata sont nettoyés, préalable à un futur déplacement. A droite de l'image, une motte d'azalée est détourée dans le même but. 

Les tracés sont réalisés à l'aide de cordeaux. La terre des futures planches de culture est décompactée avec une grelinette. 


Après un décompactage à la grelinette et avant la mise en place du paillage, des essais sont réalisés : une portion de chaque planche est désherbée à la griffe, une autre est désherbée à la main, une troisième est tondue et une dernière est laissée dans son état d'origine.  
La photographie permet de voir la quantité de matière enlevée pour chacune des quatre portions (tas sur le côté) : une quantité importante en haut de l'image (désherbage à la griffe) et une quantité nulle en bas. Dans l'idéal, les paillages auraient été réalisés à l'automne, sans désherbage. Mais nous sommes déjà à la fin de l'hiver, d'où le choix de réaliser ces essais. 
Les opérations de décompactage et de désherbage/tonte permettent d'identifier les plantes présentes sur place. Celles-ci nous renseignent sur l'état du sol : les orties, assez nombreuses, indiquent un sol riche en azote, les rumex peuvent présager d'une compaction, etc.

Les planches de culture sont ensuite recouvertes par des paillages mobilisant les ressources disponibles sur place : feuilles mortes ramassées dans les allées de l'arboretum, paille ayant servi pour des jeux d'enfants (piscine sèche en paille), fougères débroussaillées l'été dernier... 

mercredi 15 février 2017

Naissance d'un projet

Si les graines germent le plus souvent au printemps, cette idée a émergé au cours de l'hiver, à la croisée de deux visions.

La première tient au fait que la production alimentaire a toute sa place dans un parc botanique : elle occupe un rôle central dans l'histoire des jardins en général et dans l'histoire de l'arboretum en particulier, puisque celui-ci a été créé sur des terres agricoles dont la structure bocagère est encore perceptible.
Et si une partie des 22 hectares du parc permettait aussi d'aborder la question alimentaire ?

La deuxième s'inscrit dans le mouvement de redécouverte des vertus de l'agroforesterie, terme désignant des pratiques agricoles qui intègrent l’arbre dans un environnement de production, et s’inspirent, en termes agronomiques, du modèle de la forêt (couverture permanente du sol alimentant la vie des micro-organismes et générant de la fertilité ; pas de labour ni de travail du sol ; etc.).
Et si l'arboretum devenait un lieu de réflexion sur la place de l'arbre dans le paysage, la fertilité du sol, les pratiques agricoles ?


Une parcelle-test est repérée : d'une superficie de 300 m2, formant un rectangle allongé exposé au sud-est, elle était auparavant occupée par un ensemble d'arbustes qui, malades, ont été abattus. Situé à l'extrémité Est du terrain, un arbousier préfigure sa nouvelle vocation !

Etat initial - décembre 2016. A droite de l'image, un arbousier.


Recherchant l'optimisation maximale de l'ensoleillement, la structure spatiale du potager mélange trois strates.
La première est composée d'arbres fruitiers pas encore présents au sein de l'arboretum (qui compte de nombreux pommiers, poiriers, noyers et châtaigniers) et issus de variétés locales : pruniers de Plogonnec et du Cap Sizun, cerisier Babu de Plouégat-Moysan. Ces arbres sélectionnés dans des pépinières des environs sont implantés en limite nord de la parcelle, pour limiter l'ombre sur les autres strates. 
La deuxième est formée d'arbustes à petits fruits (cassissiers, groseilliers, etc.) implantés en limite nord ainsi que sous la forme de bandes intercalées entre les cultures et positionnées perpendiculairement aux vents dominants.
La troisième est constituée des planches de culture.



Ces principes se basent sur l'orientation du soleil et des vents dominants et se déclinent dans le détail au fur et à mesure de la découverte du lieu (prise en compte des parcours de l'arboretum, des contraintes de gestion, etc.). Le plan présenté ci-dessus n'est qu'un instantané d'une réflexion ayant déjà évolué depuis plusieurs semaines et qui connaitra de nouveaux changements au cours des suivantes !